Apologie de la fuite (2/8) – Agathe et Sébastien

Deuxième nouvelle d’une série de huit qui voit l’apparition successive de sept couples différents dont vous pouvez vous amuser à décrypter les ennéatypes pour pratiquer l’ennéagramme.

Des indications sont données en fin d’article, mais essayez de trouver par vous-même.

1er septembre 2019 – Agathe et Sébastien

Quand il s’éveilla, ce matin du dimanche 1er septembre, Sébastien eut un regard attendri en observant Agathe qui dormait paisiblement à côté de lui. Il n’osa pas la réveiller malgré l’envie qu’il avait de lui souhaiter une bonne journée. Il se leva souplement, sans faire le moindre bruit et alla préparer un petit-déjeuner dans la cuisine. Il versa le café fumant dans un pot en porcelaine blanche qu’il déposa sur un plateau en bois verni. Il pressa des oranges et remplit deux grands verres qu’il disposa à côté des deux tasses et des tartines qu’il avait déposées.

Au moment où il entra dans la chambre, muni de ses agapes dominicales, sa compagne ouvrit un œil, certainement réveillée par l’odeur capiteuse du pain grillé et les effluves du café. Agathe regarda son compagnon avec un sourire attendri qui suffisait à le remercier de l’attention qu’il avait pour elle.

Après s’être copieusement rassasiée, la jeune femme ressentit le besoin de revenir sur leur discussion de la veille. Sébastien, ingénieur dans une société d’aéronautique, avait à piloter une équipe de plus de cinquante personnes sur un projet délicat. Depuis quelques mois, les échéances objectives n’étaient pas respectées et les tensions grandissaient entre les membres. Sébastien commençait à être en proie à des doutes importants sur ses capacités à manager et le stress l’avait gagné. Il s’était donné à fond depuis le début du projet reconnaissant de la responsabilité qui lui avait été confiée par sa hiérarchie. On lui avait donné carte blanche et il avait tout fait pour être digne de la confiance qu’on lui avait témoignée. Tout s’était bien passé jusqu’au moment où certaines personnes s’étaient permis de ne pas respecter les décisions pourtant décidées de manière consensuelle dans le groupe. Ce manque de loyauté, il ne pouvait pas le supporter et il commençait à devenir suspicieux, presque paranoïaque.

Cela Agathe, infirmière de métier, dont l’empathie était une de ses plus grandes qualités, l’avait bien senti. Elle avait à cœur d’apporter du soutien à son conjoint. Aimer les autres, c’était sa façon à elle de se sentir aimée. C’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle donne et apporte de l’aide, même si parfois, certains ne l’avaient pas souhaité.

Agathe passa du temps à rassurer Sébastien sur ses capacités à résoudre les problèmes et sur ses compétences pour diriger le groupe vers l’objectif commun. Agathe savait trouver les mots justes et Sébastien se sentait beaucoup mieux.

Ils avaient trouvé le fonctionnement optimal pour eux. Ils maniaient l’harmonie des contraires. Le jeune homme doutait beaucoup de lui et sa femme aimait le rassurer avec sa générosité naturelle, car elle appréciait particulièrement son engagement dans les groupes qu’il intégrait. Néanmoins, le jeune homme, à fleur de peau, avait la fâcheuse tendance de se sentir jugé à chacun de ses gestes, comme si seul l’avis des autres comptait. Là encore, Agathe qui, elle, se sentait bien à sa place lui remontait le moral. 

Elle donnait tellement aux autres qu’à aucun moment, il ne lui serait venu à l’idée qu’elle soit redevable de quoi que ce soit. Ça aurait plutôt l’inverse, tellement elle donnait. À tel point qu’aider les autres lui faisait oublier ses propres besoins. La récompense de voir autrui heureux lui donnait son énergie et ça lui suffisait, même si parfois, sans se l’avouer, elle aurait aimé passer du temps pour elle. Non, décidément son karma, c’était d’aider les gens. Elle ressentait même une sorte de sentiment honteux d’orgueil pour être une belle personne, meilleure que les autres.

Lorsque le facteur apporta le courrier, ils découvrirent avec stupeur qu’ils avaient été tirés au sort dans un jeu de téléréalité pour… gagner une île. Rien que ça ! Rendez-vous, leur était donné dans cinq jours, au port de Lézardieu pour embarquer, avec les huit autres participants sélectionnés, pour l’île de Roch Brocéliande. Lors d’un dîner, pendant lequel ils seraient filmés, on leur donnera le règlement du jeu qui leur permettrait peut-être de gagner une île d’une valeur de deux millions d’euros.

Bercés par ce sentiment qu’ils étaient vraiment chanceux, Agathe et Sébastien, se mirent à rêver à une nouvelle vie, sur une île de l’Atlantique. Agathe envisageait d’ouvrir un centre de rééducation pour les accidentés de la vie. Sébastien rebondissait sur ce projet en imaginant l’aménagement de l’île en centre médical.

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Alors vous avez trouvé ?

Je n’en doute pas.

 

Agathe est du profil deux, en ennéagramme :

Qualité de base : l’empathie était une de ses plus grandes qualités.

Mécanisme d’évitement : Agathe savait trouver les mots justes

Fixation mentale : Elle avait à cœur d’apporter du soutien à son conjoint. Aimer les autres, c’était sa façon à elle de se sentir aimée. C’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle donne et apporte de l’aide, même si parfois, certains ne l’avaient pas souhaité. Son karma c’était d’aider les gens

Orientation : sa femme aimait le rassurer avec sa générosité naturelle… Agathe lui remontait le moral

Evitement : Elle donnait tellement aux autres qu’à aucun moment, il ne lui serait venu à l’idée qu’elle soit redevable de quoi que ce soit…À tel point qu’aider les autres lui faisait oublier ses propres désirs.

Idée supérieure : même si parfois, sans se l’avouer, elle aurait aimé passer du temps pour elle.

Passion : Elle ressentait même une sorte de sentiment honteux d’orgueil pour être une belle personne, meilleure que les autres.

Quant à Sébastien, il est du profil six :

Mécanisme d’évitement : Le jeune homme doutait beaucoup de lui

Quête : il avait tout fait pour être digne de la confiance… Son engagement dans les groupes qu’il intégrait

Évitement : Sébastien commençait à être en proie à des doutes importants sur ses capacités à manager. Il avait la fâcheuse tendance de se sentir jugé à chacun de ses gestes, comme si seul l’avis des autres comptait. 

Fixation : Ce manque de loyauté, il ne pouvait pas le supporter

Passion : il commençait à devenir suspicieux, presque paranoïaque.

Profil de base immuable

Malgré tout, leurs rêves respectifs restent dans le domaine de leur profil. 

Agathe envisageait d’ouvrir un centre de rééducation pour les accidentés de la vie, aider les autres reste sa motivation de base

Sébastien rebondissait sur ce projet en imaginant l’aménagement de
l’île en centre médical
. Pour s’intégrer au sein d’un groupe pour y être en sécurité

La relation entre deux et six

Selon certaines études statistiques (qui restent à prendre avec prudence), même si toutes les combinaisons ont été relevées, une femme profil deux serait plus attirée par un homme 8, 6 ou 4. Les hommes profil six vont plutôt rechercher des profils 2 ou 9. La détermination du sous-type ayant aussi une importance déterminante. (source 9types.com)

L’association, pour Agathe et Sébastien, de DEUX et SIX peut trouver son explication dans la complémentarité de leurs fixations respectives. Agathe a pour fixation mentale d’aider les autres et comme orientation de se rendre utile aux autres, elle sait comment rassurer. De son côté Sébastien a pour mécanisme d’évitement le doute te la remise en question permanente et a donc un besoin permanent d’être rassuré pour ne pas être happé par l’angoisse d’être en insécurité, sa peur de base et ne pas sombrer dans sa passion de suspicion.

Comme cela est indiqué dans le texte : Ils avaient trouvé le fonctionnement optimal pour eux. Ils maniaient l’harmonie des contraires. Le jeune homme doutait beaucoup de lui et sa femme aimait le rassurer avec sa générosité naturelle.

 

A bientôt pour un autre couple d’ennéatype.

 

 

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